L’Union européenne bientôt sous le régime de l’apartheid

La proportion qu’a pris la crise des réfugiés est à la mesure de l’état de démantèlement de l’Union et de l’incapacité des autorités européennes à y faire face. Soumise au chantage des députés de la CDU, Angela Merkel n’a pas eu le choix, elle a dû accepter le compromis avec Horst Seehofer qu’elle avait refusé la veille. La dynamique de fermeture des frontières externes va se poursuivre à l’intérieur de la zone de Schengen.

Il n’y a pas de quoi être fier, au sommet de Bruxelles

Ne manquant jamais une occasion de critiquer nos élites, les mauvais esprits ont dû s’incliner ce petit matin. « La coopération européenne l’a emporté » a cru pouvoir fièrement déclarer Emmanuel Macron, exprimant le soulagement de tous ceux qui ne savaient pas, en entrant en réunion la veille, comment ils allaient en sortir !

Si le sujet s’y prêtait, cela pourrait rappeler les négociations homériques de l’Europe en construction, où pas une négociation en bonne et due forme ne pouvait se conclure avant le petit matin. Mais nous sommes désormais dans une phase de destruction et les compromis sont désormais … Lire la suite

La désunion européenne progresse à grands pas

Le Conseil européen qui va débuter aujourd’hui a des chances de laisser dans l’histoire la marque de la plus profonde désunion. Au plus haut niveau, les autorités européennes vont s’opposer à propos de la meilleure manière de fermer les frontières aux envahisseurs cherchant un refuge. La relance de l’économie n’étant plus un sujet, elles vont se mettre d’accord pour… poursuivre les réflexions engagées sur la consolidation de la construction européenne. À l’ordre du jour : le troisième pilier de l’Union bancaire, les nouvelles missions du MES et la création d’un budget de la zone euro.

Réfugiés, la discorde à vingt-huit

Profitant de la réunion du mini-sommet informel, Matteo Salvini accentue sa pression. Le Lifeline, un navire affrété par une ONG allemande, connait actuellement le même sort que l’Aquarius et attend en pleine mer l’ouverture d’un port avec 239 réfugiés à son bord. Au ministre italien qui parlait il y a quelques jours de cargaison de « chair humaine », l’ONG a répliqué « nous n’avons pas de viande à bord, seulement des humains », l’invitant à venir voir par lui-même en concluant « vous êtes le bienvenu ! ».

Pour combattre un pesant silence

Le sort des réfugiés est devenu chose secondaire depuis que leur exode via la Turquie et la Libye a été interrompu et que d’autres urgences sont apparues. Coincés dans des poches dans des conditions souvent innommables, ils ont perdu tout espoir d’atteindre le refuge qu’ils recherchaient. Grandeur et décadence, la surveillance des frontières européennes est désormais sous-traitée au gouvernement turc et aux acteurs du chaos libyen.